Tu feras disparaître tes conflits lorsque tu les comprendras jusque dans leur ultime racine et non lorsque tu voudras les résoudre.

Le thème : La finitude

Saute par dessus ta contradiction.
Et ce n’est pas l’abîme qui grandira
Mais ce qui le surpasse.

Silo

« Lorsque je cherche des sens qui puissent justifier mon existence, je me dirige vers ce dont j’ai besoin ou crois avoir besoin. (…) Ces sens provisoires, nécessaires au développement de l’activité humaine, ne sont pas le fondement de mon existence. » Pourtant, nous vivons comme si nous étions éternels, sans nous préoccuper de notre finitude. « Mieux vaut ne pas y penser ! », entend-on… Et ainsi, on passe son existence à fuir le phénomène principal de la condition humaine : je vais mourir… et rien ne m’y prépare. Culturellement vécue comme une effroyable fatalité, la mort nous poursuit de son immuable présence, et nous rappelle brutalement son indéniable pouvoir en nous arrachant nos êtres chers…

Ceci n’est qu’une façon de voir, propre à nos cultures occidentales dites « modernes ». Elle crée un tréfonds anxiogène, fataliste, pessimiste qui ne permet pas à l’individu de trouver son plein épanouissement. Elle prive d’une joie de vivre profonde.

Durant nos entretiens, nous travaillerons sur trois plans que nous apprendrons à distinguer.

Le plan quotidien
Et si c’était justement cette finitude qui permettait de donner la valeur exacte à chaque moment de la vie ?
Et si c’était la conscience de ce phénomène incontournable qui permettait de prendre des décisions justes ?
Et si c’était le fait de se souvenir de sa condition humaine qui permettait de soigner les relations sans gaspiller son temps dans des disputes futiles et stériles ?

Le plan psychologique, (biographique, culturel et social)
Que m’a-t-on enseigné à ce sujet ? Quels sont les vécus et les tabous dans mon entourage ? Quels sont les rituels et les comportements collectifs ? Qu’ai-je réfléchi et choisi dans ce contexte ? Quel est mon propre ressenti ?

Le plan noétique (spirituel)
Quelles sont mes croyances ? Quelles sont mes expériences ? Quelle est cette part de « moi » qui échappe à ma compréhension, aux explications, aux rationalismes ? Qu’est-ce que je sens au plus profond de mon intimité ?

Le travail personnel : La transcendance

Il n’y a pas de sens à la vie
si tout se termine avec la mort.

Silo

À moins qu’on ne veuille réduire l’existence à l’épuisement ou à la frustration, il sera nécessaire de découvrir un sens tel que pas même la mort ne puisse épuiser ou frustrer.
Silo

Considérons plusieurs plans quant à la transcendance.

« Que celui qui ne sent pas la présence d’une autre vie séparée du corps considère que les actions réalisées continuent d’agir et leur influence ne s’arrêtera jamais. Cette chaîne d’actions devenues vie ne peut pas être arrêtée par la mort. Quelle est profonde la méditation autour de cette vérité, même si l’on ne comprend pas totalement la transformation d’une action en une autre ! » (Cérémonie de la mort, extraite du Message de Silo)

  • A quelles actions ai-je moi-même donné continuité ?
  • Qu’est-ce qui perdure en moi ? Quelles personnes ? Sous quelles formes ?
  • Quelles sont mes actions qui continueront d’agir ?

« Si tu crois que ta vie se termine avec la mort, ce que tu penses, sens et fais n’a pas de sens. Tout s’achève dans l’incohérence, dans la désintégration. Si tu crois que ta vie ne se termine pas avec la mort, ce que tu penses doit coïncider avec ce que tu sens et ce que tu fais. Tout doit avancer vers la cohérence, vers l’unité. »

  • Se souvenir de moments de sa vie en parfait accord avec soi-même. Décrie les sensations et la qualité de relation avec les autres.
  • Observer comment mon rapport à la mort et à la transcendance change selon mon « état d’âme »
  • Observer comment mon rapport à la mort change selon ce que je considère de mes actions.

« Et que celui qui sent la présence d’une autre vie séparée du corps considère également que la mort a seulement paralysé le corps, et que le mental, une fois de plus, s’est libéré triomphalement et se fraie un chemin vers la Lumière… »

  • Est-ce que je ressens en moi ce « quelque chose » qui n’est ni mon corps, ni mon psychisme ?
  • Comment cet « esprit » (ou dimension noétique) s’est-il manifesté dans ma vie ?
  • Qu’est-ce qui permettrait qu’il perdure au-delà de toute apparente limite ?

Conte : L’Enseignement du Condor

N’imagine pas que dans ta mort s’éternise la solitude.

L’Enseignement du Condor