Bibliothérapie

blibliotherapie

Partout où je suis allé, un poète est allé avant moi.

Sigmund Freud.

En bibliothérapie, on parle de résonnance avec les personnages, réels ou fictifs. Quand le déroulement de l’argument permet d’élaborer un regard neuf, le lecteur fait un pas dans un nouveau paysage intérieur.
Marcel Proust affirme (dans son livre « Sur la lecture ») que le livre ne nous change pas en un esprit guéri, mais rétablit notre faculté de guérir. En effet dans l’émotion générée par la lecture d’une autre histoire que la sienne, on fait l’expérience de la rupture de la solitude et l’on observe de l’extérieur une souffrance que l’on croyait rien qu’à soi.

Parmi les bienfaits ressentis, les plus cités sont les suivants :
– identifier et comprendre un problème
– réaliser que je ne suis pas seul à vivre cette situation ou cette problématique
– se sentir aidé et accompagné
– accepter un nouveau point de vue plus facilement car il ne s’impose pas
– s’évader, voyager, faire cesser pour un instant les ruminations intellectuelles stériles.
– permettre des échanges avec les autres (ou son logothérapeute)

Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé.

Montesquieu

La lecture est un chemin, un bout de vie, une rencontre et une alchimie étrange entre ce que je vis et ce que quelqu’un d’autre écrit. C’est une communication d’espaces entre individus, entres cultures, entre des temps et des espaces différents, entre mon monde intérieur et ces mots qui s’étalent là sous mes yeux, définissant parfois mes propres maux.

« Une page ou une phrase nous donne de nos nouvelles et nous prenons soudain conscience d’une vérité intérieure. »
Si ces mots sont porteurs de sens et d’énergie, ils auront un pouvoir transformateur (transférentiel).
Le livre permet d’élaborer ou de restaurer un espace à soi.

Il arrive aussi que la lecture permette de passer de l’ignorance à la connaissance. Elle permet de rendre le monde intelligible, elle agrandit notre vision du monde et de notre propre existence.

« Pourquoi lisons-nous sinon dans l’espoir d’une beauté mise à nu, d’une vie plus dense et d’un coup de sonde dans son mystère le plus profond ? Pourquoi lisons-nous sinon dans l’espoir que l’écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, et nous inspirera sagesse et courage ? »
Annie Dillard

Un peu d’histoire

Bien avant le philosophe des Lumières (Montesquieu ici cité), les grecs conféraient déjà au livre des vertus thérapeutiques. Mais ce n’est que durant la Grande Guerre que la bibliothérapie connaît ses premières expérimentations concrètes. En 1916, dans un hôpital de l’Alabama aux USA, le pasteur Samuel MacChord Corthers et la bibliothécaire en chef de l’établissement Saide Peterson Delaney utilisent les livres pour soulager les troubles psychologiques post-traumatiques des militaires de la Première Guerre mondiale. L’expérience est une réussite. Le concept de bibliothérapie naît alors et se diffuse d’abord aux Etats-Unis où, dans les années 1930, le psychiatre renommé William C. Menninger établit la bibliothérapie comme forme de traitement au sein de sa clinique du Kansas.

En France, la bibliothérapie est beaucoup moins répandue qu’Outre-Manche, où des programmes sont expérimentés depuis des années (Book on prescription, The School of Life…). Au Royaume Uni, des études ont délivré des résultats concluants sur son efficacité, si bien qu’aujourd’hui sa pratique médicale et psychologique est reconnue.

La seule étude scientifique existant en France est celle du médecin généraliste Pierre-André Bonnet, qu’il publie dans la thèse « La bibliothérapie en médecine générale ».

Ma liste de livres

1. Le Sens de la vie

2. Sagesses et spiritualités anciennes

3. Références à étudier & Non-violence

4. Poètes et conteurs pour s’inspirer

5. Philosophie et littérature

6. Histoires qui font du bien