Mario Luis Rodriguez Cobos (dit Silo) est né à Mendoza le 6 janvier 1938.
Il a vécu près de sa ville natale avec sa femme et ses deux enfants dans un petit village près de Mendoza aux pieds de la cordillère des Andes. Il est décédé le 16 septembre 2010.
Il était philosophe, penseur et écrivain, fondateur duNouvel Humanisme Universaliste, courant de pensée positionné contre toute forme de violence et de discrimination, et œuvrant dans tous les secteurs de l’activité humaine en faveur de l’être humain et de la non-violence.
En octobre 1993, l’Académie des Sciences de Moscou lui décerne le titre de Docteur Honoris Causa pour ses recherches et travaux en psychologie-sociologie.
Pour son livre « Le jour du lion ailé », il reçut en 1997 le prix de littérature poétique en Italie.
Dans la réflexion philosophique qu’il propose, Silo reprend et développe la phénoménologie chère à Husserl. Ses « Contributions à la pensée » sont un véritable apport à l’humanité et porte à conséquences dans tous les champs de l’activité humaine.
Pour Silo, la conscience n’est ni le produit ni le reflet de l’action du milieu, mais finit par construire une image ou un ensemble d’images capables de mobiliser l’action vers le monde et, par là même, de le modifier. Apparaît en continuelle réciprocité, une structure sujet-monde, qui montre comment l’activité de l’être humain n’est pas un simple reflet des conditions et comment l’action, en transformant le monde, transforme aussi celui qui la produit.
L’être humain se constitue et se construit par son action-dans-le-monde et dote ainsi de sens son parcours. C’est la lutte contre l’absurde finitude en termes de temps et d’espace, et donc le dépassement de la douleur et de la souffrance, qui donne du sens au long processus de l’Histoire.
Dans le champ de la psychologie, il développe un schéma précis du fonctionnement et des caractéristiques des appareils du psychisme que sont les sens, la mémoire, la conscience, et la fonction de l’image pour celle-ci. Il développe également une théorie pointue des impulsions et du comportement, en étudiant également la production et la transformation de ces impulsions (en signes, symboles et allégories)
Il établit clairement la distinction entre la conscience et « le moi », en mettant en exergue les états de réversibilité et les états altérés de conscience.
Il achève ses travaux par la synthèse des structures de conscience les plus complexes (notamment par l’analyse de la spatialité et de la temporalité des phénomènes de conscience).
« La réelle sagesse ne se transmet ni par les livres ni par les discours. La réelle sagesse est au fond de ta conscience, comme l’amour est au fond de ton cœur ».
Silo invite chacun à s’interroger sur son existence : Voulons-nous vivre et dans quelles conditions ?
Quels comportements, quelles valeurs, quelles actions nouvelles l’être humain peut-il soutenir pour produire des transformations de fond ?
Chaque être humain a pleinement le droit de croire ou de ne pas croire en l’immortalité et au sacré. Son Message accorde la plus grande importance au thème de l’immortalité et au sacré car la position d’une personne sur ce sujet déterminera l’orientation de sa vie.
On assumera donc ici d’examiner ouvertement les croyances fondamentales, même si l’on se heurte aux censures et autocensures qui inhibent la libre pensée et la bonne conscience.
Son apport à l’action transformatrice
Fondateur duNouvel Humanisme Universaliste, il impulsera à partir de cette pensée plusieurs organismes d’actions sociales, culturelles et politiques. Il est aussi à l’origine de laMarche Mondiale pour la Paix et la Non-violence.
Il lança peu avant son décès un grand réseau deParcs d’études et de Réflexion, qui continue de se déployer partout dans le monde. Ces Parcs accueillent tant les individus que les groupes, dans des activités d’échanges amicaux, de travail studieux, d’études soutenues, d’approfondissement de thèmes spécifiques au développement humain, de productions de monographies, de méditations.
France : https://www.parclabelleidee.fr
Allemagne : http://www.parkschlamau.org
Il est l’auteur d’écrits divers, – livres, contes, essais, conférences -tous en rapport à l’existence humaine et au sens de la vie.
La plus grande partie de son œuvre a été traduite et publiée dans les principales langues et dialectes.
Les titres édités en français :
https://www.editions-references.com
Œuvres Complètes Volume 1 :
● Humaniser la terre
● Expériences guidées
● Lettres à mes amis
● Mythes racines universels
● Le jour du lion ailé
● Silo parle
● Contributions à la pensée
Œuvres Complètes Volume 2 :
● Notes de psychologie
Spiritualité
● Le Message
● Commentaires au Message
On retrouvera l’intégralité de son œuvre dans toutes les langues sur le site
www.silo.net
Dr Salvatore Pulledda fut un grand Disciple et un ami proche de Silo. Dans un hommage qu’il lui rendait en 1994 à Santiago du Chili, il dit ceci :
Je dois dire que l’un des aspects que j’apprécie le plus du caractère de Silo est son sens de l’humour, sa capacité à capter le côté comique ou grotesque des situations et des personnes. Qualité qui déconcerte certains lorsqu’ils s’en approchent en croyant qu’un grand penseur doit être une personne au front plissé, distante et ennuyeuse. Silo est capable de jouer et de rire comme un enfant, de s’émerveiller continuellement de la grande comédie humaine. Mais son rire n’est pas un rire distant, de supériorité quant aux innombrables stupidités qui tissent la vie de tous les hommes, grands ou petits. Ce rire est accompagné, comme les deux faces d’une même pièce, de patience et de compassion, avec lesquelles il observe la misère et la grandeur de la condition humaine. Parce que selon moi, Silo est avant tout un homme bon. La bonté est, pour moi, sa qualité la plus grande.
Que dire de plus ! Uniquement ceci : Dernièrement et malgré notre long côtoiement, il m’est surgi chaque fois plus fort cette même question. Qui est vraiment Silo ? Alors, afin de trouver une réponse, j’ai suivi le conseil que lui-même me donna lorsque je cherchais des réponses à des questions importantes que je me posais sur ma vie. J’ai lancé la question vers le plus profond de ma conscience et j’ai attendu la réponse. Qui fut : Silo est un guide, un initié, quelqu’un qui possède une clé pour ouvrir la porte du monde de l’esprit. »
En 2012, son épouse me demanda de présenter son œuvre au salon du livre Buenos Aires. Je terminai mon intervention ainsi :
« C’est par ce qu’il a rappelé à notre époque le destin transcendant de l’homme et de toute l’humanité que Silo s’est transformé en véritable guide.
Alors pour finir, je voudrais évoquer le guide.
Il est Le penseur qui fait tomber les croyances et les rêveries… et nous amène à une plus grande lucidité. C’est bien ce qui devait déranger les dictatures qui voulurent passer sous silence cet enseignement. Il y a là de quoi faire de l’homme un être libre et responsable, lancé pleinement vers une expansion de sa conscience, non obnubilé, non manipulable, empli d’espoirs et de perspectives…
Alors Silo reçut souvent l’opprobre et l’offense au lieu d’une écoute attentive de ses propos. Mais il était plein d’humour, jouait d’audace et de malice, et rien n’aurait pu arrêter cet homme d’apporter l’espérance au cœur de l’être humain. Ainsi des êtres humbles, ayant vécu l’échec dans leur chair et dans leur âme et ayant encore cette flamme d’espoir surent écouter -à défaut de tout comprendre- et conserver tout ce qui était dit.
S’il était reconnu comme guide par ses suiveurs, c’est qu’il ne faisait pas seulement tomber les croyances mais toute béquille qui ralentirait l’individu dans son développement. Parfois même, c’est lui qui faisait le croche-pied qui ferait trébucher.
Alors il amortissait la chute avec une infinie douceur… Et l’apprenti, ressentant profondément en son âme une infinie bonté, constatait que personne n’avait jamais été aussi solidaire et ne lui avait permis telle dignité : se relever, se redresser, se mettre à nouveau debout, plus lucide, plus libre, grandi dans ses perspectives et dans ce ‘nous’ constitutif de l’essence humaine.
Silo en d’autres mots savait transmettre sa foi en l’homme, sa foi en nous, mais aussi et surtout cette profonde foi que rien n’arrête le futur, pas même la mort si telle est l’accident. Et sans jamais rien imposer, il sut remettre quelques clés, signalant les entrées à l’accès au Profond du mental humain. »